Le découvreur des PSA s’exprime ouvertement

« Le succès du test a conduit à une catastrophe extrêmement coûteuse pour la santé publique. C’est un problème que je connais malheureusement bien : c’est moi qui ai découvert les PSA en 1970.
Les Américains dépensent énormément d’argent pour le dépistage du cancer de la prostate. La facture annuelle s’élève pour le dépistage par les PSA à au moins $3 milliards, dont une grande part est payée par le système de santé Medicare et l’Administration des Anciens Combattants (Veterans Administration).
On parle beaucoup du cancer de la prostate, mais regardez les chiffres : les hommes américains ont un risque de 16 % de recevoir un diagnostic de cancer de la prostate au cours de leur vie, mais seulement un risque de 3 % d’en mourir, car la plupart des cancers de la prostate évoluent lentement. En d’autres termes, les hommes qui ont la chance de parvenir à un âge avancé ont plus de chances de mourir avec un cancer de la prostate que d’en mourir.
Même dans le deuxième cas, le test n’est pas plus efficace que de jouer à pile ou face. Comme j’essaie de l’expliquer depuis de nombreuses années, le dépistage par les PSA ne permet pas de détecter le cancer de la prostate et, plus important, il ne permet pas de distinguer les deux types de cancer de la prostate, celui qui vous tuera et l’autre. »

Ablin RJ. The great prostate mistake. New York Times, 10 March 2010.