Surdiagnostic du cancer de la prostate

 « Le cancer de la prostate a été présenté comme l’exemple par excellence de surdiagnostic. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’hommes échappant à une mort prématurée par cancer de la prostate grâce à un diagnostic précoce, mais nous avons peu de moyens de savoir quels hommes tireront un bénéfice du dépistage et lesquels seront traités inutilement, ce qui aura souvent de graves conséquences indésirables sur leur vie. Le problème essentiel est qu’avec le dépistage du cancer de la prostate, nous trouvons beaucoup plus de cas qu’auparavant et aussi curieux que cela puisse paraître, un grand nombre de ces cancers n’auraient jamais fini par menacer le pronostic vital. Par le passé, les hommes concernés n’auraient jamais su qu’ils avaient un cancer de la prostate ; ils auraient vécu normalement et seraient décédés d’une autre cause, ils seraient morts avec leur cancer de la prostate plutôt qu’en raison de celui-ci. En découvrant tous ces cancers indolents, beaucoup plus d’hommes qu’avant reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate. D’où le terme de « surdiagnostic ». C’est le problème majeur auquel est confronté tout homme envisageant de subir un dépistage. »

Chapman S, Barratt A, Stockler M. Let sleeping dogs lie? What men should know before getting tested for prostate cancer. Sydney: Sydney University Press, 2010: p25